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L’Occident entre dans le paysage en même temps que dans la modernité, à l’instant où le divin se retire d’un monde temporel dès lors accessible à la curiosité des hommes qui, au cours des siècles à venir, ne cesseront d’en explorer l’étendue, d’en scruter la nature et d’en élaborer les représentations. Avec le paysage prennent forme le proche et le lointain, le familier et l’exotique ainsi que tous les fantasmes qui, à travers la pulsion scopique, associent regard et pouvoir. Le rayonnement de l’Empire britannique alors qu’il s’étend à l’ensemble du globe, puis, à partir du XIXe siècle, la montée en puissance des États Unis d’Amérique favorisent une extraordinaire circulation de discours paysagers qui traversent les cloisonnements génériques et médiatiques, se propagent du récit d’exploration à la correspondance privée en passant par l’esquisse, la peinture, le journalisme, la fiction bien sûr, mais aussi la photographie et le cinéma. Les textes rassemblés dans ce recueil s’accordent sur un point : si le paysage parle à celui qui le contemple, c’est aussi que quelque chose s’exprime à travers lui. Dans l’agencement de ses apparences réside une puissance évocatrice qui n’a d’égale que les arguments idéologiques qu’elle mobilise : comment d’un pays fait-on un paysage ? Qui jouit des émotions qu’il recèle ? Selon quels protocoles esthétiques ? A l’exclusion voire au détriment de qui ? Ces interrogations reviennent dans l’ensemble des onze essais traduits ici à l’intention d’un public francophone sensible à la diversité paysagère du monde anglo-saxon mais tout aussi curieux des questions que soulève le paysage quand on l’envisage comme une pratique artistique engagée dans le monde, c’est à dire comme une éthique.

Ouvrage publié avec le soutien de l’Université
Paul Valéry-Montpellier III

 

L'Art du paysage

€20.00Prix
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