Qu’il s’agisse du rôle de l’utopie comme matrice, moteur ou catalyse de la création ou, réciproquement, du rôle de l’art comme réservoir, laboratoire, instrument ou vecteur de l’utopie, ce volume explore leurs trajectoires solidaires, leurs rapports de coïncidence ou de complémentarité dans le monde anglo-américain, en rassemblant onze essais écrits au XIXe et au XXe siècles, traduits pour la première fois et commentés par des spécialistes de littérature ou de civilisation. S’ouvrant avec une lettre d’Aldous Huxley à George Orwell, ce volume se veut une réflexion sur les ambivalences de la pensée
utopiste – sa réversibilité et sa dimension subversive ou critique. Le volume fait la part belle aux arts visuels en présentant les écrits d’artistes parfois méconnus en France, qu’il s’agisse des photographes Marcus A. Root et Lewis W. Hine, ou des peintres Kenyon Cox, Stuart Davis et Andrew Wyeth, ici en dialogue avec les écrivains Edward Carpenter, Willa Cather, Virginia Woolf ou encore A. S. Byatt. L’utopie est ici moins envisagée comme une tradition philosophique ou un genre littéraire délimité qu’en qualité de dynamique identitaire et artistique, tension vers un idéal, un « meilleur », un « ailleurs » ou un « autrement ». Du fait de l’« indiscipline » radicale de l’utopie (qu’elle partage avec la forme expérimentale de l’essai d’artiste), le volume est structuré autour de ses différents visages : utopie critique, utopie « diagnostique », utopie réformatrice ou engagée, utopie conservatrice ou nostalgique, utopie programmatique, utopie « iconoclaste », utopie autotélique, utopie réflexive et visionnaire.
Ouvrage publié avec le soutien de l’Université
Paul Valéry-Montpellier III
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€20.00Prix
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